Pendant l’entre-deux tours des élections législatives, Jordan Bardella se retrouve confronté à un soutien inattendu, alors qu’il se prépare pour le second tour qui pourrait le propulser vers Matignon. Le Kremlin a clairement exprimé sa préférence pour le Rassemblement national (RN) de diverses manières. Dès le lundi 1er juillet, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré qu’il suivait de près les élections en France. La diplomatie russe s’est félicitée du « succès indéniable de l’opposition » lors d’une conférence de presse, soulignant l’importance d’une justice sociale, d’une politique étrangère souveraine et d’un affranchissement des influences étrangères.
Cette position correspond étrangement à la doctrine du parti d’extrême droite en matière de politique étrangère. Le ministère des affaires étrangères a même publié un tweet avec des propos similaires, accompagné d’une photo triomphante de Marine Le Pen. Lors d’une interview sur France 2 jeudi soir, Jordan Bardella a perçu cette initiative comme une tentative d’ingérence dans les affaires françaises, mais a souligné que cela pourrait finalement aider Emmanuel Macron. Il a dénoncé cette « manipulation » destinée à le discréditer, mettant en lumière le paradoxe de voir un parti servir des intérêts étrangers.
Il est avéré que les efforts d’ingérence russe dans les récentes campagnes électorales ont été en faveur du RN, comme l’a révélé Mediapart après les élections européennes. Les autorités françaises ont détecté une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux favorisant le RN, avec des publications sur TikTok, Facebook et Telegram. Ces actions, probablement orchestrées depuis la Russie, mettent en lumière les défis liés aux ingérences étrangères dans le processus démocratique français.