Mélange des genres au Paris Saint-Germain
C’est un étrange mélange des genres que met en lumière l’information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, en 2022, sur les « affaires » autour du Paris Saint-Germain et de son président Nasser Al-Khelaïfi, alias « NAK ».
Cette enquête tentaculaire vaut à six protagonistes d’avoir été mis en examen, au premier rang desquels figurent le lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane, l’ex-policier antiterroriste devenu salarié du PSG Malik Nait-Liman, et Jean-Martial Ribes, l’ex-directeur de la communication du club (2017-2022) et de son propriétaire, le fonds Qatar Sports Investments (QSI).
L’enquête sur M. Ribes
Cette enquête s’est récemment focalisée autour des activités de M. Ribes, mis en examen le 1er décembre 2023, entre autres pour « corruption et trafic d’influence actifs ». Selon un procès-verbal de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), il est sollicité pour l’obtention de places de matchs de football du PSG par des journalistes, des hommes politiques, des élus, des membres de cabinets ministériels ou de la présidence, des artistes. D’après ce document, les enquêteurs se sont particulièrement intéressés au cas de Pascal Ferré, ex-rédacteur en chef du magazine France Football (FF).
Relations entre Pascal Ferré et les dirigeants du club
Les enquêteurs ont étudié l’évolution des relations entre Pascal Ferré et les dirigeants du PSG, M. Ribes et son président, NAK. Il apparaît que M. Ferré a accepté, à la demande de M. Ribes, de retirer du fil info commun des sites Internet de FF et de L’Equipe la reprise d’une information de Mediapart mettant en cause NAK pour une commission irrégulière de 2 millions d’euros versée à un agent de joueurs.
M. Ferré reçoit par la suite plusieurs cadeaux de l’état-major du PSG. Si, pour des raisons d’agenda, il ne peut honorer des invitations tous frais payés (hôtel, business de A à Z, dixit M. Ribes) au Qatar pour la Coupe du monde des clubs, en décembre 2019 puis en janvier 2020, le rédacteur en chef de FF est convié, en février 2020, à un séjour tennis dans l’émirat afin d’assister, notamment, à un tournoi.
Ce contexte complexe met en lumière les liens étroits entre le monde du football, les médias spécialisés et les pressions exercées par les clubs pour leur image publique. L’enquête ouverte par le parquet de Paris montre clairement que des actions douteuses ont été entreprises et souligne les interactions peu éthiques entre le Paris Saint-Germain et certains acteurs de l’industrie du football.
Mots-clés:
Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaïfi, enquête judiciaire, corruption, trafic d’influence, Pascal Ferré, Jean-Martial Ribes, Qatar, football