Munich s’éveille sous le choc après un attentat à la voiture-bélier qui a blessé 39 personnes, lors d’une manifestation. En ce fatidique 14 février 2025, des figures politiques de premier plan, dont le maire Dieter Reiter et le président Frank Walter Steinmeier, se sont recueillies sur les lieux de ce drame tragique. Les conséquences de cet acte violent marquent une nouvelle étape dans la campagne électorale allemande, avec des tensions croissantes autour de la question de l’immigration et de la sécurité.
Le climat d’inquiétude s’est intensifié en Allemagne à la suite de cet attentat spectaculaire. Il s’est produit à Munich, juste avant l’ouverture de la Conférence sur la sécurité, où se rassemblent des acteurs majeurs de la défense et de la diplomatie mondiale. Ce contexte rend le drame encore plus percutant, car il met en lumière les défis sécuritaires auxquels fait face le pays. Le choc est palpable, et le chancelier Olaf Scholz a qualifié l’incident d’« attentat », exprimant ainsi l’ampleur de la gravité de l’événement. En effet, deux des blessés sont dans un état critique, et parmi eux se trouve un enfant.
Dans le viseur des autorités
Les investigations ont rapidement révélé une orientation islamiste et une motivation religieuse chez le suspect, un Afghan de 24 ans. Arrêté sur les lieux, il aurait admis avoir percuté délibérément les participants à la manifestation, une action qui a horrifié la nation. « La brutalité de cet acte nous bouleverse, nous laisse sans voix »
, a déclaré Steinmeier lors de sa visite.
Les agents de police, sous l’autorité de la représentante du parquet local, Gabrielle Tillmann, affirment que l’enquête penche fortement vers une motivation religieuse. Les premiers éléments de l’affaire indiquent que le jeune homme avait hurlé « Allah Akbar ! » au moment de son arrestation. Sur son téléphone portable, les enquêteurs ont aussi découvert des messages religieux, renforçant l’idée d’un acte prémédité. Cependant, il est à noter qu’il n’existe aucune preuve d’un lien avec des organisations comme l’État islamique.
Un parcours controversé
Pour ajouter une couche de complexité à cette affaire, ce suspect avait un profil atypique. Présenté comme un culturiste sur les réseaux sociaux, sa carrière sportive était en plein essor. Bien que sa demande d’asile ait été refusée, il était « toléré » en Allemagne, prétextant un emploi de sécurité. Cela suscite des interrogations sur le système d’immigration, notamment dans un contexte où les partis d’opposition dénoncent le laxisme du gouvernement de Scholz.
La cheffe de file du parti d’extrême droite, Alice Weidel, n’a pas tardé à exiger une “réforme migratoire” en réponse à l’attentat, insinuant que si son mouvement avait été au pouvoir, cet individu n’aurait jamais été autorisé à entrer en Allemagne. De son côté, Friedrich Merz, potentiellement le prochain chancelier, a promis de mettre en œuvre des mesures drastiques pour contrôler l’immigration, cherchant à capitaliser sur un climat politique déjà tendu.
Contexte électoral agité
En réponse à ces événements tragiques, la droite et l’extrême droite en Allemagne semblent s’unir pour la première fois à l’Assemblée, visant à limiter l’immigration. Cette coopération politique est fortement alimentée par l’indignation populaire causée par des agressions récentes où des étrangers étaient impliqués, exacerbant les sentiments anti-immigration dans le pays. Les derniers sondages montrent que les conservateurs dominent largement la scène politique avec 31 % d’intentions de vote, suivis par l’AfD à 21 % et les sociaux-démocrates du chancelier à une triste 14 %.
Une fois de plus, et dans un contexte déjà marqué par des préoccupations croissantes concernant la sécurité, cet attentat à Munich ne fait qu’exacerber les tensions existantes en Allemagne. L’opinion publique, en ébullition, pourrait peser lourd dans les décisions politiques à venir.
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